Le Snosan, un observatoire unique au sein de l'Ecole nationale de voile
- PB
- il y a 7 jours
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Les missions de l’École Nationale de Voile et des Sports Nautiques, épisode 2. Après les sites météo www.windmorbihan.com et www.windloiratlantique.com présentés ici, voici le Système national d'observation de la sécurité des activités nautiques (Snosan).
Pourquoi cette série ? Parce que ma curiosité m'a amenée cet été à pousser les portes de cette institution basée à Saint-Pierre Quiberon, mal connue du grand public et des Saint-Pierrois eux-mêmes, dont je suis (régulièrement) depuis 30 ans. Cette école de formation professionnelle et sportive fait bien plus que ce que son nom suggère.
Le Snosan a été créé en 2015 par trois ministères (Intérieur, Mer et Sports), avec Les Sauveteurs en Mer - SNSM et l’ENVSN où il est hébergé. Christophe Lino et Fabrice Levet en sont les artisans depuis l’origine. Le premier est un ancien avocat, spécialiste du droit maritime, depuis longtemps attaché au Ministère des Sports. Le second a participé à plusieurs JO et Coupe de l’America comme athlète puis entraîneur.
Le duo a bénéficié de l’appui de deux data scientist pendant dix mois pour construire une base de données ultra complète regroupant tous les accidents relatifs à la plaisance et aux activités nautiques (sport et loisir) en France et dans les DOM-TOM. Voile légère, planche, kite surf, jet ski, wing foil, plongée, bateau de plaisance, etc. tous les supports et situations sont recensés.
Les données sont remontées par les Centres régionaux opérationnels de surveillance et de sauvetage (Cross), par les postes d’été de la SNSM ou des CRS et les Services départementaux d’incendie et de secours. S’y ajoute une veille auprès de la presse régionale/locale.
11 millions de pratiquants de sports et loisirs nautiques
Les données collectées sont consultables en ligne sur le site www.snosan.fr, tout comme les bilans d’accidentologie publiés deux fois par an, pour la saison estivale et l’année complète.
Objectif ? Informer les professionnels et particuliers sur les enjeux de sécurité (il y a 11 millions de pratiquants occasionnels de sports et loisirs nautiques, 800 ports et 1000 bases nautiques en France) ; diffuser les bonnes pratiques à adopter ; orienter les campagnes de prévention lancées par les ministères ; adapter la réglementation.
Le port obligatoire d'une combinaison pour la pratique du jet ski, l’affichage pédagogique sur les baïnes à l'entrée des plages sont deux exemples parmi d’autres.
Grâce à son expertise, le Snosan collabore aussi depuis 2020 avec Santé publique France pour assurer une veille des accidents de noyades en mer et eaux intérieures, y compris piscines. Un bilan figure dans les deux rapports, tandis que quatre bulletins très fournis sont édités entre le 1er juin et le 30 septembre.
Le dernier mentionnait 1 013 noyades entre le 1er juin et le 13 août, dont 268 suivies de décès : 113 en mer (42 %) soit une hausse de 40 % par rapport à l’an dernier sur la même période (81). Des chiffres repris par bon nombre de médias ces derniers jours.